À nouveau la presse se déchaîne : « Les scandales de l’Église de France », titrait récemment Marianne. Et le premier ministre de réclamer la démission du cardinal Barbarin. À travers sa personne, c’est l’Église catholique qui est visée, son magnifique sacerdoce qui est attaqué.
De ce dernier, je voudrais prendre ici la défense. Je ne reviendrai donc pas sur les faits dramatiques survenus voici plus de vingt-cinq ans. Ceux qui ont commis de tels crimes, détruisant des vies entières et bafouant le sacerdoce, doivent sans pitié en subir les plus strictes conséquences en justice. Là réside d’ailleurs leur planche de salut éternel, car il n’y pas de pres- cription dans le domaine surnaturel. Cependant, il semble bien que le cardinal Barbarin n’ait quant à lui rien à se reprocher en la matière. Mais en notre pays, la présomption d’innocence est à géométrie variable, comme beaucoup d’autres choses d’ailleurs… Aussi ces sépulcres qui se croient blanchis font-il haro sur lui, dans le seul but d’attaquer l’Église et son sacerdoce. Car le sacerdoce et la chasteté qui l’habite sont pour ces mécréants une insupportable réalité. Ministre du Christ, le prêtre incarne ici-bas l’Alliance même de Dieu avec les hommes, les divines épousailles que le Christ a réalisées avec l’humanité rachetée. Cette sublime mission est la raison ultime de sa chasteté. Porteur de l’Alliance divine, le prêtre se doit d’être tout à Dieu, il ne peut profaner une telle Alliance. En vivre est le secret de sa joie et de sa fécondité spirituelle. Pourtant, au jour même où Dieu a institué cette si belle réalité, ce mystère infiniment grand fut traversé par la trahison ! Judas a entendu les divines paroles ; il a reçu le sacerdoce. Et son premier acte fut une trahison… De tout temps, il se trouvera des prêtres indignes qui trahiront le sceau divin posé en eux. Notre-Seigneur n’a cependant pas reculé dans le don de ce sacrement au motif que quelquesuns le trahiraient. Il a communiqué ce sacrement, même à Judas ! Est-ce que l’histoire a retenu que les Apôtres étaient tous des Judas ? Où sont ces myriades de prêtres qui ont trans- formé nos sociétés, qui en ont fait des cités chrétiennes, des cités même simplement humaines, alors que lais- sées à elles-mêmes elles deviennent chaque jour davantage des repères de bêtes sauvages ? Qui ose attaquer ainsi le sacerdoce ? Ce sont ceux-là mêmes qui, lorsque de tels vices sont autrement plus pratiqués dans leur milieu voire vantés, relativisent ces drames et les occultent. Ces gens-là, Notre-Seigneur les avait appelés des sépulcres blanchis ! Peut-on, sous prétexte que de rares prêtres se conduisent de la manière la plus indigne qui soit, accuser le sacerdoce en son entier ? Rien n’est plus injuste. Si Judas a trahi, c’est pour s’être laissé circonvenir par les ennemis de Notre Seigneur Jésus-Christ. Si ces prêtres sont tombés, c’est précisément pour ne pas avoir vécus en prêtres. Ils se sont laissé circonvenir par les sirènes mortifères que constamment l’Église combat, et que ses accusateurs promeuvent. Si en amont de ces coupables, il faut incriminer quelqu’un, c’est vous, M. Valls ou Mme Taubira, qui devez passer au banc des accusés. À ce que je sache, et à l’inverse de l’Église, vous n’êtes guère les chantres de la vertu de pureté, caractéristique de tout amour véritable. Jour après jour vous la détruisez par vos lois iniques. Influencés par vos semblables, re- niant d’autant l’Église et le Christ, ces hommes ont fini par tomber. En ces actes ignobles, ils sont vos fils, et non plus fils de l’Église.
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