Pagine

domenica 26 giugno 2016

Peppone au Vatican




Le Figaro du 9 juin nous apprend que Jean-Luc Mélenchon, le fondateur du Parti de gauche – à gauche de la gauche –, aimerait bien séjourner à la Maison Sainte-Marthe où réside le pape François, car il a « des choses à lui dire ». Un peu comme si le maire communiste de Brescello souhaitait loger au presbytère de don Camillo…

Et que dirait Peppone Mélenchon au pape ? Ce qu’il a déjà écrit, à la mi-avril, lorsque ce dernier est revenu de Lesbos avec douze migrants musulmans : « Vive le pape ! (…) Je me sentais si proche de l’idée qu’illustrait alors le pape en ramenant à la maison douze refugiés. La fraternité humaine est une valeur d’action et une vertu politique. Décidément l’Eglise a vraiment élu un chrétien cette fois-ci ! (…) Le pape met tout le monde au pied du mur spectaculairement, directement et magnifiquement. »

Pour sa part, don Camillo racontait à ses ouailles, en 1953 – avant le Concile –, l’histoire du loup devant la bergerie : « Le loup se coucha devant la porte de l’enclos, avec un air plein de douceur ; il restait là et passait son temps à chanter de joyeuses petites chansons. De temps en temps, il se levait et allait brouter l’herbe qui poussait au pied du grillage.

– Oh ! regarde, regarde, s’étonnèrent les brebis ; il mange de l’herbe, lui aussi, comme nous. On ne nous avait jamais dit que les loups mangeaient de l’herbe.
– Je ne suis pas un loup, répondit le loup. Je suis une brebis comme vous. Une brebis d’une autre race.
Puis il expliqua que les brebis de toutes les races auraient dû s’unir et faire cause commune.
– Pourquoi, dit-il, enfin, pourquoi ne fondons-nous pas un Front démocratique des brebis ? (…)
– Il parle bien ! remarquèrent quelques brebis, il faut faire cause commune ! 
Et elles adhérèrent au Front démocratique des brebis ; et un beau jour, elles ouvrirent la porte au loup qui pénétra dans l’enclos… » (Giovanni Guareschi, Don Camillo et ses ouailles)

Plutôt que de recevoir au Vatican, comme ce fut le cas les 15 et 16 avril 2016, l’agnostique Bernie Sanders, les champions de la gauche populiste Evo Morales et Rafael Correa, ou encore le néo-malthusien Jeffrey Sachs, le pape ferait bien d’accueillir don Camillo à Sainte-Marthe.

Abbé Alain Lorans

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